C’était comment ? Ratatat au Nouveau Casino

Un froid polaire rue Oberkampf, pluie en prime. Abritées tant bien que mal dans l’entrée exiguë du Nouveau Casino, on assiste aux derniers rachats et reventes de places. Les portes s’ouvrent enfin, nous nous hâtons de gagner la chaleur de la salle.
En première partie, Château Marmont, en scène quelque 40 minutes, ne m’a pas emballée. Groupe parisien formé il y a trois ans, le nom, déjà, paraît un peu pompeux… Comme un vin trop jeune, leur musique pop-électro pioche gentiment dans des sonorités des années 80 à la Jean-Michel Jarre, se veut moderne aussi à la Sébastien Tellier ou Air, un tantinet psyché à la Midnight Juggernauts… Mais la mayonnaise ne prend pas, pas encore ; souhaitons-leur de mûrir…

Le temps de tout débrancher, remballer et d’installer les remplaçants, voilà qui me laisse l’occasion de papoter gaiment avec Muriel, qui m’accompagnait.
Dans un rideau de fumée et sur fond de projections visuelles colorées, guitare et basse grondent soudain : Ratatat fait son entrée. Le duo new-yorkais, à l’inverse des Parisiens, nous en met plein la vue ! Mention spéciale à Mike Stroud, le guitariste du duo, qui se laisse aller à des courbettes acrobatiques tandis qu’il est vissé sur sa guitare, enfoui dans sa barbe et ses cheveux longs (Jésus !) - un verre de whisky bien rempli lui donnant sans doute des ailes…
Les tracks incontournables de leurs albums Ratatat et Classics y passent, Seventeen Years, Lex et Wildcat en tête, tout comme les morceaux, moins rock mais efficaces de LP3, leur dernier opus, dont Shempi, imparable, ou Mirando.
Dans la fosse, à quelques têtes de la scène, le son est fort, très fort, la basse vient rebondir dans nos poitrines.
Et, il fallait s’y attendre, le duo a gardé le meilleur pour la fin, comme le suggèrent les premiers rifs de guitare : Gettysburg est sur le point d’éclater… ra, ta, ta et… plouf, ça retombe comme un soufflé, la guitare sort mal, les sons ne sont pas « raccords » : un massacre, à peine si on reconnaît le morceau (un peu trop de whisky Mister Stroud ?) !
Fair-play, nos deux compères ont répondu présents au rappel, pour deux morceaux supplémentaires, leur permettant de finir sur une note plus éclatante.

Rendez-vous pour un deuxième C’était comment ? en décembre, après le concert de The Notwist auquel nous assisterons.