Il est des concerts qui vous hantent pour longtemps. C'est le cas du rendez-vous du 19 novembre au Café de la Danse que nous a donné Aufgang, trio formé de Rami Khalifé, Libanais de 28 ans, au piano, Francesco Tristano, Barcelonais d'origine italienne et luxembourgeoise, au piano également, et du Français Aymeric Westrich, à la batterie.Aufgang ? Ascenseur en allemand, ou encore lever du soleil. Une forme d'élévation oui, un voyage, comme l'entend le groupe quand il évoque une "musique sans frontières".
La soirée commençait fort avec Rone (alias Erwan Castex) accompagné de Gaspar Claus en première partie. Le premier, producteur parisien et compositeur (il a signé un très bon 1er album, Spanish Breakfast, chez InFiné), dodeline gaiement, courbé au-dessus de son laptop, en orchestrant les sons, le deuxième, musicien, est assis, triturant son violoncelle, tout en grâce pourtant. La machine et l'instrument, l'électro et le classique, se mêlent, se font écho, avec un naturel et une harmonie sidérantes. Les deux compères, en fin de prestation, affichaient un air joliment fiérot. Pari réussi. On attend de cette collaboration un album, s'il vous plaît !
En voici un aperçu :
Deux pianos à queue de part et d'autre de la scène. Une batterie au centre. L'élévation peut débuter, Khalifé à gauche, Tristano à droite, Westrich au beau milieu. Il fallait voir et entendre... leur énergie, leur précision rythmique, la douceur et la pureté des notes, la belle alchimie une fois mêlées aux sonorités électroniques, leurs jeux de mains et de petits riens sur les touches et les cordes pour mieux les frapper, les étouffer, les torturer. Tous les trois, dans leur style et leur jeu, étaient aussi magnifiques à regarder, dépourvus de toute mise en scène, sobres et élégants, juste passionnés.
Petite piqûre de rappel avec Channel 7 :
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