16 décembre 2009

C'était comment ? Sébastien Schuller au Sycamore

Un grand week-end new-yorkais. Nous étions de passage. Arrivés la veille, par un froid polaire, nous n'étions pas, il faut dire, dans une forme olympique mais fermement décidés à gagner Brooklyn pour écouter Sébastien Schuller, en résidence dans un bar de Flatbush, le Sycamore. Ce charmant rade de quartier fait office de bar, club/salle de concert et échoppe de fleurs. L'été, son joli backyard garden ne désemplit pas.

Nous commandons deux Stella. Verre à la main, nous payons notre entrée et descendons l'escalier en bois jusqu'au sous-sol, plutôt bas de plafond, sommairement décoré (surnommé le "whiskey cellar"). Là sont assis une dizaine de personnes. Un concert on ne peut plus intimiste... On adore.

Nous repérons Sébastien assis au fond, en discussion avec Rusty Santos (musicien collaborateur de Panda Bear, Animal Collective, entre autres) et de Mina, tous deux membres du groupe The Present (il manquait Jesse Lee pour compléter le trio) qui assurait la première partie du concert.

Leur performance nous a interloqués, j'irai jusqu'à dire "ça n'était pas un cadeau" justement, pour faire un mauvais jeu de mot avec leur nom (The "Present"). Un mur de sons impénétrable, voire soporifique, tandis que tous deux sont rivés sur leurs machines, à triturer les sons, les voix, en improvisation. A de rares moments, un beat, des notes, pouvaient donner l'espoir d'une composition harmonieuse mais retombaient aussitôt dans un brouhaha obscure. 100 % expérimental. On a perçu quelques sonorités japonisantes qu'affectionne Mina, formée au piano classique, mais cela n'était, encore une fois, que de rares suggestions, aussitôt englouties. Nous sommes remontés au bar avant la fin, l'occasion de croiser Sébastien qui se ravitaillait, et d'échanger quelques mots avec lui.

Ragaillardis, nous regagnons nos places en sous-sol. Sébastien s'installe en solo derrière son clavier rouge NORD, fait ses derniers réglages sur son sampler et se lance. Il nous avait prévenus quelques minutes plus tôt, ce qu'il donnait à entendre ce soir-là n'était pas tant issu de ses deux albums (Happiness et Evenfall) mais plutôt de ses nouvelles productions.

La patte Schuller est là, toujours si mélodieuse, empreinte de mélancolie, gorgée de piano. Entre pop et electro, il varie les séquences rythmiques et pose sa voix, réverberisée au maximum, tel un instrument. Simplicité et générosité. Un bonheur. On attend la suite avec une vive impatience, merci Sébastien !


Pour l'anecdote, Jessica Dessner, la show booker du Sycamore, n'est autre que la sœur des frères Dessner du groupe The National. Et Scott Devendorf, autre membre du band qui vit dans le coin, y joue régulièrement les DJ's. On comprend mieux la ferveur musicale qui règne là bas, et nombre d'artistes s'y sont déjà produits.

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